Ce cri de colère contre l’injustice vous ne le ferez pas rentrer dans la gorge des générations qui l’ont poussé ni de celles qui l’ont repris à leur compte. A vous qui «dirigez» le Parti socialiste, montrez-vous digne de son histoire, hissez-vous à la hauteur des enjeux, et plutôt que de protéger vos postes montrez dans cette campagne l’ambition collective qui doit vous habiter en ouvrant grand le chemin du renouvellement des équipes et des idées que cette campagne doit permettre d’amorcer ! Sortez de vous-même, lâchez vos habitudes et vos petits calculs et engagez-vous par la force des idées à reconstruire un projet qui mêle le socialisme à l’écologie ! Ou partez !

A vous, qui mégotez votre soutien et vos parrainages, honorez vos engagements, respectez la parole que vous avez donnée, et rassemblez-vous comme l’honneur l’exige derrière le candidat que le suffrage universel, peut-être contre vous mais avec vous, a désigné ! Montrez que la démocratie compte plus pour vous que les stratégies de carrière, la fidélité plus que les opportunités électorales ! Et souvenez-vous que l’intérêt du pays passe par une gauche forte, pour tenir tête à tous ceux qui veulent fragiliser notre cohésion nationale et sociale par des sacrifices qu’ils se gardent bien de s’imposer à eux-mêmes.

A vous qui «marchez» déjà aux côtés d’un autre candidat sans pour autant renoncer au beau mot de «socialiste», demandez-vous à quoi peut conduire la division et ce qu’il restera de l’idéal que nous sommes supposés partager une fois la gauche réduite en cendres, n’ayant plus de choix qu’entre l’ambiguïté centriste et la radicalisation ?

A vous enfin, qui les premiers avez cru à la candidature de Benoît Hamon, qui l’entourez et le conseillez, prenez la hauteur nécessaire au rassemblement, ouvrez grandes les portes de l’avenir, adressez-vous au peuple de France pour lui faire partager un élan qui reste à construire, un enthousiasme qui reste à insuffler ! Montrez à tous que ce pour quoi vous vous battez n’est pas la survivance d’un clan ou d’un courant mais la reviviscence d’une grande idée, celle qui refuse de trahir l’avenir au nom du présent, les faibles au nom des réalités décrites par les forts, la France au nom du conformisme de la mondialisation ! Assez de mollesse et de petitesse ! Soyez, soyons fiers de ce que nous sommes, et qu’il serait indigne de vendre à l’encan au moment même où la justice, face aux désordres du monde, a plus que jamais besoin de défenseurs inspirés ! Conduisez-vous en socialistes.

Gaëtan Gorce Sénateur socialiste de la Nièvre