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La Rose dans la vallée
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17 juin 2015

Nouvelle war game : les salons à la mode trouvent le code du travail « obèse »

 Par gerard filoche (voir sur son blog)

 

Ca y est après le politicien Bayrou qui n’a jamais travaillé et qui sort le code du travail a la télévision comme un crachat, après les UMPIR qui le maudissent tous les jours, après Jean-Marie Le Guen qui assure que le code du travail est « répulsif pour l’emploi », voilà les salons parisiens qui s’y mettent.

Ils n’en ont jamais eu besoin pour se protéger de la souffrance au travail mais, comme Le Monde » en « une » ça devient pour eux un « war game », « la nouvelle bataille du code du travail » et il s’agit de le trouver « obèse »

Ils ne parlent pas du fond mais de la forme. Par exemple, Le Monde parle de ré écrire le code en ignorant qu’il l’a été de fond en comble entre décembre 2004 et le 1er mai 2008. Même Bayrou ne doit pas se souvenir que le nouveau code 994 pages format A4 a été promulgué par Chirac en mars 2007 en pleine campagne présidentielle, sans qu’un seul candidat en dise un seul mot… qu’il a été voté au Sénat en 20’ en septembre 2007 et à l’assemblée nationale en 8 h le 4 décembre 2007, que le Conseil constitutionnel l’a approuvé en janvier 2008, et qu’il est entré en vigueur le 1er mai 2008.

Il a alors été allégé de 10 %, il fait 675 p de lois et non pas 3990 p car il y a 3300 pages de commentaires  il n’est pas « obèse », c’est l’édition Dalloz (Sagan amendée par Proust). La droite l’a déjà passé à l’acide, pendant dix ans,  supprimant 500 lois tout en divisant les 1150 lois en 3850 sous-lois… supprimant un livre sur neuf, enlevant 1, 5 millions de signes ! C’est le plus petit des codes et seulement 10 lois servent aux prud’hommes !

Mais ces gens, politiciens riches et salonnards, s’en moquent qu’il ait fallu un siècle pour écrire le code du travail de 1910 à 2015, et que ce texte dans sa richesse, son ampleur, témoigne de l’évolution des rapports de force sociaux de décennie en décennie. Ils s’en moquent qu’on soit passé de 3 millions de salaries à 18 millions de salariés, que 93 % des actifs soient salariés et dépendent du Code : ils sont en croisade pour le ré écrire encore une fois, le passer à l’acide des rapports de force actuels. Il s’agit en baissant encore et encore les droits du travail de baisser le coût du travail et d’augmenter la rentabilité du capital.

Le code du travail, Parisot, Gattaz, Macron, Le Guen, Fillon, Larcher, Bertrand, Le Maire,  combattent pour le supprimer littéralement depuis une décennie. Ils avancent inexorablement derrière n’importe quel argument, et le dernier et le plus stupide d’entre eux « l’obésité », fait leur affaire.

La loi Macron (article 83) vient de nicher par 49 3 une bombe thermonucléaire contre le principe même de l’existence d’un code du travail en modifiant l’article 2064 et la loi du 8 février 1995 du Code civil. Il s’agit de permettre qu’une relation de travail ne relève plus des lois et accords collectifs, mais d‘un accord de gré à gré. Il s’agit, comme le colloque du Medef de mars 2011, de remplacer la « subordination » avec contrepartie, par une « soumission librement consentie » (« compliance without pressure ») sans contrepartie. Il s’agit de faire de chaque salarié l’égal individuel … de son patron pour mieux lui enlever ses droits et protections collectives, légales ou conventionnelles. Exit totalement le Code : ça vaut de la qualifier d’obèse.

 

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