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La Rose dans la vallée
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28 février 2014

Serge Dassault, un parlementaire bien particulier… (Thomas Legrand - France-inter)

© reuters - 2014

On connaît l’avionneur, le patron du Figaro, en ce moment on parle de lui dans le cadre de l’affaire que l’on pourrait appeler "de l’arroseur arrosé" de Corbeil-Essonnes mais on ne s’intéresse jamais à ce que dit le parlementaire... Et quand on se penche un instant sur les propos du Sénateur Dassault on croit avoir affaire à des archives qui datent de 150 ans. Le bienfaiteur fustige l'assistanat du système social français mais distribue des enveloppes préférant le bon vieux système de la charité sélective et intéressée à la solidarité organisée. Il parle comme ces grands notables rentiers qui peuplaient les travées parlementaires de la droite au XIXème siècle après avoir acheté leur voix en arrosant leurs "gens". En 2004 le sénateur Dassault s'insurgeait contre les chômeurs qui reçoivent de l'argent de l’État alors qu'ils ne veulent pas travailler, il parlait de "ces infirmières qui quittent l'hôpital à 16 heures en laissant leur malade tout seul", il expliquait que multiplier les acquis sociaux c'est comme "élever des enfants en leur donnant des bonbons". Patron du Figaro, il reproche à la presse en général de diffuser "des idées malsaines" c'est-à-dire de ne pas expliquer clairement que les syndicats vont ruiner la France. En fait Serge Dassault parle exactement comme Adolphe Thiers à l'Assemblée Nationale en 1848 sous la Seconde République. Il y avait cette année là, un débat sur la question de savoir si l'on devait inscrire le droit au travail dans la constitution. L'idée sous-jacente défendue, entre autre par Lamartine, était que l’État indemnise, d'une façon ou d'une autre, les citoyens au chômage. Une absurdité pour Adolphe Thiers qui soutenait que plus personne ne travaillerait si l’État se mettait à payer, même un tout petit peu, ceux qui ne travaillent pas.
Par exemple, au moment de la discutions parlementaire de juillet 2012 sur les jeunes en contrat d’insertion, Dassault voulait couper leur crédit au motif que, je cite, "ces gamins ne savent rien faire, ne foutent rien et emmerdent tous le monde"…
Sur l’homosexualité, la pensée de l’avionneur est presque aussi élaborée.
Il expliquait que permettre aux homosexuels de se marier, c’était une folie parce que, je cite encore : "y aura plus de renouvèlement de population …  donc on aura un pays d’homo et après il n’y aura plus personne". Véridique ces propos on même était tenu sur France Culture qui compte pourtant assez peu d’émissions humoristiques ! En privé, les responsables de l’UMP le concèdent : quand Dassault s’exprime dans une instance du parti... ils laissent dire. Un peu comme on laisse, au fond du bistro le vieux pilier de bar éructer toujours ces mêmes rancœurs... "laisse parler c’est Serge"... En l’occurrence ce pilier de bar a les poches pleines et c’est lui qui paie la tournée. Ça rend indulgent ! N’importe quel autre personne exprimant, les idées qu’exprime Serge Dassault ne serait plus, depuis longtemps député étiqueté d’un grand parti de gouvernement. Mais c’est le patron du Figaro, et une immense fortune. "Respect !"
La richesse ne rend pas plus intelligent, mais, visiblement permet d’acheter le droit de dire des bêtises. Heureusement pour l’armée de l’air française que ses avions volent plus haut que ces idées…

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