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La Rose dans la vallée
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7 octobre 2013

La France est de gauche !

N’importe quel observateur est obligé d’en convenir : la gauche est majoritaire en France. Elle a obtenu les voix des électeurs pour diriger 2 villes sur 3, 20 régions sur 22, 61 départements sur 100, elle a la majorité de l’Assemblée nationale et celle du Sénat, et le Président de la République est de gauche. 17 millions d’électeurs l’ont confirmé le 6 mai 2012.

Tous ces électeurs ont bien voté en connaissance de cause pour des partis de gauche qui se présentaient comme étant de gauche, radicaux, verts, socialistes, communistes, trotskistes, etc. La majorité absolue en voix et en sièges a été obtenue aux deux tours de chaque élection.

 C’est logique : le salariat représente 93 % des actifs. Et 63 % des ouvriers, 69 % des employés ont voté pour la gauche le 6 mai. La majorité sociologique qui produit les richesses de ce pays vote naturellement à gauche.

 De façon même déformée, la droite et la gauche représentent deux camps opposés, celui de l’actionnariat et celui du salariat.

 Pourtant dans les médias, les partis, quantité de voix s’expriment pour nier cette situation, nier que la France soit de gauche.

La première thèse mensongère consiste à brouiller les deux camps : ils n’existeraient pas, il n’y aurait pas de vote traditionnel, pas de classes sociales opposées, tous les scrutins seraient dépourvus de sens : « UMPS » … C’est la pire des confusions car elle enlève les enjeux aux votes, nourrit l’abstention, méséduque et dégoute de la politique. C’est la spécialité du FN de dire « UMPS » 

 L’extrême droite, FN nie en effet qu’il y ait une différence entre droite et gauche, nie donc le sens des votes qui ont rendu la gauche majoritaire. Pour le FN il n’y a que deux politiques, celle de tout l’establishment… et la sienne. C’est une façon brutale de dissumuler un siècle d’histoire politique, les différences entre classes, entre salariés et patrons, entre actifs et inactifs, entre exploités et exploiteurs, entre riches et pauvres…

Le FN nationaliste, nie les différences sociales au sein du peuple, nie qu’il y ait des intérêts opposés derrière la droite et la gauche. Il cantonne et met en scène les oppositions entre français et immigrés, entre « establishment » et lui.

Pourtant sociologiquement et politiquement les deux camps sont faciles à observer.

La droite bénéficie davantage des voix des rentiers, des propriétaires, des employeurs, des professions dites indépendantes (commerçants, agriculteurs, artisans, libéraux..) mais elle n’obtiendrait jamais la majorité si elle ne réussissait pas à capter aussi une partie des voix du salariat. Il y a toujours eu une part du salariat soumis aux propriétaires et aux patrons,

.La gauche capte peu les catégories supérieures, mais l’emporte largement quand elle réussit à mobiliser l’immense majorité du salariat et des catégories qui sont défavorisées. Normalement la gauche devrait presque toujours être majoritaire.

Le « centre » n’existe pas : quand on le cherche, c’est comme le triangle des Bermudes, on s’y perd. Il n’y a pas de « classes moyennes ». 98 % des salaires sont inférieures à 3200 euros.Il n’y a pas de base sociale pour le « centre » sauf s’il peut détourner en certains rares moments, des électeurs des deux camps, mais si ces deux camps font défaut aux vœux de leurs électeurs respectifs.

En général les observateurs des élections soulignent bureau de vote par bureau de vote qu’il y a peu de transfert entre ces deux camps. Le pays est très clivé et l’électorat plutôt fidèle. Ce qui change ce sont les variations à l’intérieur de chaque camp.

Quand la gauche perd, c’est qu’elle a démobilisé son propre camp : dans ce cas, il n’y a pas de glissement à droite, mais il y a abstention à gauche. Et mécaniquement cela fait « monter » la droite, qui, avec moins de voix, obtient alors une majorité en sièges.

Ceci dit, on comprend les ravages qu’engendre la confusion entre les deux camps : chaque fois que l’enjeu est masqué, cela profite à la droite. Chaque fois que la gauche peut être niée ou se nier, c’est plus facile pour la classe dominante – minoritaire sociologiquement par définition – de s’imposer.

Apres l’extrême droite, la deuxième thèse visant à nier que la France soit de gauche, vient de la droite et du centre. La droite considère toujours comme illégitime la gauche au pouvoir. c’est un accident si la gauche a gagné les élections.

Selon elle, aussi bien François Mitterrand que François Hollande sont des « erreurs », le scrutin présidentiel n’était pas fait pour eux, mais pour des « chefs » dignes de ce nom. La droite est bonapartiste et se considère comme porte parole aussi bien du patronat, de la rente, des indépendants, des propriétaires, que d’une partie du salariat (« ceux qui se lèvent tôt », ceux qui n’ont « pas besoin de corps intermédiaires » comme les syndicats, etc). La droite (dans le registre prophétie auto réalisatrice)  annonce que la gauche a déjà perdu… les prochaines élections (municipales, européennes) et ,la déstabilisant,  cherche ainsi à l’empêcher d’agir..

 Alors le centre l’aide à faire croire qu’il n’y aurait pas deux camps, que la victoire de la gauche ne provient que d’un malentendu, que la majorité qui vote à gauche est composite, pas solide, friable, momentané. En permanence, la droite annonce la catastrophe dès qu’elle n’est plus au pouvoir et en appelle à l’illégitimité de la gauche. Selon elle, la France n’est en aucun cas de gauche.

Voilà pourquoi, il est plus sage de s’en tenir aux faits : la gauche est majoritaire. Ses électeurs attendent une politique de gauche. Si cette politique n’est pas mise en œuvre, c’est en contradiction avec l’attente de la majorité de l’électorat. On peut, on doit chercher à s’appuyer, à mobiliser la majorité de l’électorat pour imposer aux dirigeants de gauche qu’il a élu, « ses » dirigeants, une politique de gauche.

Pour imposer la majorité de gauche, il faut la faire surgir, l’unir, la mobiliser sur les thèmes qui lui sont communs. Par opposition à la droite, à l’extrême droite, au patronat à l’actionnariat. Alors on est forts, optimistes, et raisonnables, on a des chances de gagner, on en a la force.

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